Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/560

Cette page n’a pas encore été corrigée
552
NAVIGATION

qu’il n’y aurait plus désormais de navigation descendante que par le bras gauche on n’a pas osé. On a compris que je serais arrivé avec des documents recueillis par les commissions d’enquête, et qui auraient prouvé que ce bras était insuffisant, de toute manière insuffisant pour la totalité de la navigation descendante.

Les dangers inhérents à la navigation du bras droit, on les laisse tels qu’ils sont aujourd’hui. Après réflexion, on annonce que les trains ne viendront plus par le côté gauche ; ils suivront donc le bras droit. Mais alors on ne s’occupe pas des dangers que continueront à courir les mariniers qui feront descendre les trains ; cependant la vie de ces hommes est tout aussi exposée que celle des mariniers qui conduisent les bateaux ; moi je les tiens pour tout aussi intéressants les uns que les autres.

On dit que le barrage du bras gauche n’apportera aucun dommage à la navigation du bras droit. On se trompe on empire, par le projet, la navigation du bras droit, on l’empire notablement.

Maintenant, une portion de l’eau passe par le bras gauche. Cette eau sera arrêtée par le barrage, elle devra donc passer par le bras droit.

M. le ministre des travaux publics sait aussi bien que moi que plus il passe d’eau dans un pertuis donné, plus le niveau s’élève, plus la rapidité est grande. La chute que j’ai appelée le Niagara de la Seine, quoique je connaisse très-bien la hauteur du vrai Niagara, deviendra plus grande et plus dangereuse ; ce sera une conséquence inévitable des travaux projetés.

On nous parle sans cesse de notre opposition au projet