Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/551

Cette page n’a pas encore été corrigée
543
NAVIGATION

Je suis fâché que oe procédé ne vous paraisse pas bon ; il serait excellent si vous aviez suffisamment d’eau.

M. Grandin. Et les résultats !

M. Arago. Si l’honorable membre qui m’interrompt a en l’occasion de passer quelquefois devant les dépôts boueux près des barrières de Paris, il aura certainement regretté que le mode d’évacuation de la boue par tombereaux soit adopté à Paris.

Les égouts sont une excellente chose, mais à la condition qu’ils soient lavés régulièrement. Vous êtes-vous arrêtés quelquefois par hasard, pendant l’été, sur les trottoirs, près d’une bouche d’égout ? Avez-vous remarqué quelle odeur nauséabonde s’en échappe ? Vous savez d’où provient cette cause d’insalubrité.

La vue de certains lavoirs flottants sur la Seine ne vous a-t-elle pas douloureusement affectés ? Ne souffrez-vous pas de voir de malheureuses femmes dans une position où elles sont encore plus certaines de gagner des maladies que de laver leur linge ? (Approbation.) Soyez assurés que les personnes qui, par leur misère, sont obligées de faire un usage habituel de certains de ces établissements flottants, figurent souvent dans Ics registres des hôpitaux.

Quand la ville aura une quantité d’eau suffisante, elle pourra créer des lavoirs intérieurs où la population pauvre trouvera le moyen de laver gratuitement son linge, sans compromettre sa santé.

Si l’on vous dit que 10,000 pouces d’eau sont une quantité trop considérable, répondez qu’on en trouvera un très-utile emploi, non-seulement en citant tout ce que je