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On prétend ne pas engager l’avenir, quand on n’a rien d’arrêté sur la grandeur de l’écluse du bras gauche, sur son rôle en regard du barrage du bras droit. Cela n’est pas soutenable.

Je dis, Messieurs, qu’il faut barrer le bras droit. Il résultera de ce barrage, d’abord une navigation facile, une navigation parfaitement régulière en tout temps les bateaux n’auront plus besoin de stationner sur les rives des ports supérieurs ; ils pourront continuer leur route en toute sûreté entre l’amont et l’aval de Paris. C’est la solution complète de la question qu’on s’est toujours proposée. Voyons les autres avantages qui se rattachent à cette solution il me paraît impossible que la Chambre n’en soit pas frappée.

Si vous faites le barrage du bras droit, comme je vais l’indiquer, vous aurez au Pont-Neuf, en temps d’étiage, une force de 3,000 à 4,000 chevaux, de chevaux travaillant, non pas comme les chevaux ordinaires, seulement huit heures par jour, mais de chevaux travaillant vingt-quatre heures sur vingt-quatre heures, de chevaux ne coûtant rien, auxquels vous pourrez faire exécuter des travaux immenses, dans l’intérêt de la navigation et de la ville de Paris.

La Seine paraît très-petite pendant l’été ; elle semble alors une rivière insignifiante. Eh bien, nous l’avons fait jauger avec le plus grand soin ; elle débite par le bras droit, de 100 à 104 mètres cubes d’eau par seconde. C’est encore un débit considérable.

Faites tomber cette quantité d’eau d’une hauteur convenable, vous aurez la force de 4,000 chevaux que j’ai