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leurs évaluations, même lorsqu’il s’agit do travaux en terre ferme. Ici les travaux seraient tous dans le lit d’uno rivière ; pouvez-vous avoir une grande confiance dans des évaluations qu’on vous présente, dans de simples aperçus ? Si vous accordez le crédit demandé, vous courez grandement le risque d’entendre à cette tribune, d’ici à peu de temps, le raisonnement qui, dans plusieurs circonstances, vous a déjà été présenté. On vous dira Cinq millions ont été dépensés, il faut continuer pour ne pas tout perdre.

On prétend que les travaux proposés n’engageraient pas l’avenir ; je dis qu’ils l’engagent complétement. Je me charge, par exemple, de démontrer que, si on exécutait un plan général, dont je vais dire quelques mots tout à l’heure, un plan qui embrasserait à la fois la navigation du bras gauche et la navigation du bras droit, on n’aurait pas besoin d’abattre un seul des trois ponts que l’on veut détruire. Détruire des ponts sans nécessité, n’est-ce pas engager l’avenir ?

Vous n’engagez pas l’avenir, et cependant vous allez construire des ponts dont la hauteur sera réglée par un mouillage qui, j’en ai la conviction, parattra insuffisant quand vous discuterez le projet complet. Ces ponts ne se coordonneraient en aucune manière avec le système général.

Dans ce système, vous auriez au Pont-Neuf une machine, une force mécanique avec laquelle on ferait cheminer les bateaux depuis le Pont-Royal jusqu’au pont d’Austerlitz ; que deviendraient alors les chemins de halage ?