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Je le dis à regret, Messieurs, uns pareille proposition n’est pas de notre temps, elle n’est pas admissible : ce genre de halage, M. le rapporteur l’a appelé presque barbare. Je lui en demande pardon, le mot presque doit être supprimé ; il faut l’appeler barbare tout à fait. (On rit.)

L’honorable M. Muret de Bort a parlé avec beaucoup de raison du peu d’importance de la navigation montante. Mais on suppose des changements dons les habitudes du commerce, et, comme il vous l’a dit, ces changements sont de véritables rêves. M. Muret de Bort vous a cité l’entrepôt, il aurait pu parler aussi de la gare de Grenelle. Voyez quel a été son sort : elle est déserte, entièrement abandonnée.

Avez-vous remarqué, Messieurs, comment on se propose d’obtenir le tirant d’eau de 1m.6 sur le bras gauche ?

Est-ce par quelques grandes retenues, par des portes d’écluses, par une de ces inventions qui frappent les yeux de tout le monde quand on parcourt les pays étrangers et quelques parties de notre territoire ? Non on veut faire un dragage on va faire un chenal.

Qui oserait dire, avec quelque certitude, combien de temps l’effet du dragage durera ? Les eaux, sur ce bras, vont être rendues presque stagnantes. D’après cette seule considération, j’ose affirmer que la navigation du bras gauche sera fort souvent interrompue ; que la machine à draguer y fonctionnera continuellement.

Il est vrai qu’on nous offre un dédommagement. La navigation da bras droit restera avec tous ses dangers, avec toutes ses difficultés, avec l’énormité des dépenses