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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

tement, à titre de récompense nationale. Tel est le seul changement dont le projet du gouvernement nous ait paru susceptible. Nous espérons que la Chambre, adoptant nos opinions sur les services rendus au pays par M. Vicat, voudra bien donner son adhésion à l’amendement que nous avons l’honneur de lui présenter. M. le ministre des travaux publics l’a déjà accepté.

[Sur ce rapport, le projet de loi du gouvernement, amendé par M. Arago, a été adopté sans discussion le 16 juin 1845.

Du reste, dès le 6 Juin 1837, M. Arago avait appelé l’attention de la Chambre des députés sur les immenses services rendus par M. Vicat. Après avoir été conduit à reprocher à l’administration de la marine le dédain qu’elle avait manifesté plusieurs fois pour les hommes de science, il ajouta les paroles suivantes, relatives aux travaux de M. Vicat :]

Les reproches que je viens d’adresser à la marine, je pourrais les généraliser. Il y a dans d’autres administrations des inventeurs qui, eux aussi, ont rendu au pays d’éminents services, des services qui, évalués en argent, seraient incalculables, sans qu’on ait songé à les récompenser. Qu’il me soit permis, dans un moment où nous sommes saisis de tant de projets de constructions, de citer ici, parmi ces inventeurs dédaignés, M. Vicat. Quand on bâtit dans un terrain humide, quand on bâtit sous l’eau, on a besoin d’une espèce de chaux particulière, d’une chaux à la solidification de laquelle la présence de l’eau ne fasse pas obstacle. Cette chaux, on rappelle hydraulique. Comment autrefois la faisait-on ? En mêlant de la chaux ordinaire avec de la pouzzolane de Naples ou avec du trass recueilli sur les bords du Rhin. Ainsi jadis, pour construire solidement en terrain humide,