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MACHINES À VAPEUR.

La première condition exige impérieusement qu’au moment de la condensation, l’eau d’injection aille refroidir les parois du corps de pompe. Sans cela, la vapeur qu’on veut anéantir conserverait un ressort considérable, et elle opposerait un grand obstacle au mouvement descendant du piston, mouvement que la pression atmosphérique doit déterminer. La seconde condition nécessite, au contraire, que les même ? parois soient très-chaudes. En effet, la vapeur d’eau à 100° de température, ne conserve en arrivant dans un vase toute la force élastique qui lui est propre, qu’autant que les parois de ce vase sont elles-mêmes à 100°. Si la température des parois est moindre, la vapeur affluente perd aussitôt de sa chaleur primitive et une portion plus ou moins considérable de la densité ou de la force élastique qu’elle possédait. Ainsi, durant le mouvement descendant du piston, les parois du cylindre métallique qu’il parcourt, doivent être aussi froides que possible, si c’est dans ce cylindre que la condensation a lieu pendant le mouvement ascendant il serait très-utile, au contraire, que ces mêmes parois fussent à 100°.

Le refroidissement s’opère, assez simplement, en projetant l’eau d’injection non-seulement au milieu de la vapeur, mais encore sur les parois du cylindre. Quant à l’échauffement de ces parois qui doit suivre, comment l’obtenir de manière qu’il soit considérable et prompt ? La vapeur affluente elle-même produira bien à la longue réchauffement désiré mais ce sera à la longue seulement, et dès lors les excursions ascendantes du piston étant fort lentes, la machine ne fera pas dans les vingt-quatre heures tout l’ouvrage sur lequel, sans ce genre d’obstacle,