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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

qu’un officier du génie, M. le général Treussart, dont l’armée tout entière a vivement déploré la mort prématurée, a laissé sur ce sujet un ouvrage rempli d’utiles observations et de remarques précieuses.

Les publications de M. Vicat avaient depuis longtemps satisfait à tous les besoins de l’art, pour les travaux à exécuter dans l’eau douce, le long des canaux, sur les rivières et les fleuves. L’eau de mer vient de faire surgir des difficultés très-graves que personne ne soupçonnait. M. Vicat aura le double mérite d’avoir signalé le mal et indiqué le remède.

D’après des études récentes de M. Vicat, l’eau de mer a quelque tendance à décomposer tous les bétons possibles. Elle peut attaquer indistinctement ceux dans lesquels il entre des chaux grasses ou des chaux hydrauliques, des pouzzolanes naturelles ou des pouzzolanes artificielles. Cette tendance résulte de la présence, dans l’eau de mer, de certains acides qui ont une grande affinité pour la chaux et l’enlèvent aux bétons. M. Vicat a trouvé les moyens de combattre une action si funeste et de la vaincre. Il est actuellement en mesure d’indiquer les chaux, les pouzzolanes, les ciments qui, préparés par ses anciens procédés, résisteront naturellement à l’action destructive de l’eau de mer, et quant aux autres, de caractériser les modifications qu’elles devront subir pour acquérir cette même force de résistance. On concevra que, dans une question si délicate, M. Vicat ne se soit pas hâté de faire connaître ses découvertes. Nous pouvons annoncer qu’elles seront prochainement livrées au public. Il est même juste de dire qu’on leur est déjà redevable du rejet d’une nature