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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

caires de cette localité. Ajoutons, dons l’intérêt de la vérité, que l’illustre naturaliste laissa ses opinions à l’état de simples conjectures.

Encore une citation, et nous aurons parcouru l’ensemble des recherches qui ont précédé les travaux de M. Vicat.

M. l’ingénieur des mines Collet-Descostils, ayant découvert, en 1813, une quantité notable de matière siliceuse très-divisée dans la chaux de Senonches, attribua à l’action de la silice l’hydraulicité si forte et si renommée de cette chaux.

Que manquait-il aux conjectures de Smeaton, de Saussure, de Descostils ? Il leur manquait ce qui transforme de simples conjectures en principes incontestables ; il leur manquait la précision, la netteté, ces constants attributs de toute vérité bien établie ; il leur manquait d’être éclaircies, rectifiées, et de passer enfin, par l’impulsion d’une main puissante, de la région vague, nébuleuse des rêveries, dans le domaine des applications.

Dès ses premiers essais, M. Vicat fit usage de la synthèse. Quiconque avait remarque combien l’état cristallin, l’état moléculaire peut modifier les propriétés physiques de certains corps, ne devait attacher qu’une confiance bornée aux conséquences qui, dans l’intérêt de l’architecture, semblaient découler de l’analysa chimique des chaux. Les expériences de M. Vicat allèrent, au contraire, directement au but.

La chaux naturelle de Senonches était le type de la perfection ; M. Vicat composa une chaux artificielle supérieure à celle de Senonches. Il obtint ce résultat capital