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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

traient pas, en effet, devoir appeler une délibération spéciale des Chambres législatives.

Ces réflexions jalonnaient sans aucune équivoque la route que nous avions à suivre. Nous devions examiner si M. Vicat s’est placé parmi les hommes privilégiés dont la postérité se souviendra ; si ses travaux, au moment de leur publication, avaient un caractère de nouveauté incontestable ; s’ils offraient un intérêt général ; si, enfin, les procédés qui en découlent, doivent prendre rang parmi les inventions brillantes dont notre pays s’honore à juste titre.

Ce court préambule justifiera les développements que vous allez entendre. Nous avons cru d’ailleurs qu’en soumettant à l’analyse la plus stricte, la plus minutieuse, un mérite aussi reconnu que celui de M. Vicat, nous inspirerions une inquiétude salutaire aux médiocrités qui prétendraient faire retentir leur nom dans cette enceinte. Si la commission avait atteint ce but, elle aurait, sans aucun doute, satisfait d’avance à un des vœux de la Chambre.

I. fabrication artificielle des chaux hydrauliques

La chaux, soit à l’état de pureté, soit, plus ordinairement, mêlée à d’autres matières, est le moyen dont on fait usage depuis les temps les plus reculés pour lier entre elles les pierres, et, en général, toutes les parties constituantes des bâtisses.

Si la chaux ne s’offre nulle part isolée sur l’écorce du globe, par compensation, les roches d’où on peut l’extraire à l’aide de simples grillages, les roches calcaires,