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MACHINES À VAPEUR.

§10.
1769. James Watt[1]

Avant de commencer l’analyse des inventions de Watt, je devrais peut-être transcrire ici les titres des divers

  1. James Watt naquit à Greenock, en Écosse, dans l’année 1736, de parents estimés, mais pauvres. L’extrême faiblesse de sa constitution semblait ne pas lui promettre un long avenir. Cette fâcheuse circonstance développa du moins en lui de très-bonne heure des habitudes de retraite et d’application sans lesquelles il est rare qu’on fasse de grandes choses. Le jeune Watt fréquenta jusqu’à seize ans une de ces écoles publiques et gratuites nommées en Écosse grammarschool. Ensuite ses parents le placèrent en apprentissage dans un petit atelier où l’on exécutait des compas, des balances, quelques appareils de physique, des cadrans solaires et les divers ustensiles nécessaires pour la pêche ; il y resta quatre ans. Plus tard enfin, Watt se rendit à Londres chez un fabricant d’instruments de mathématiques. Là, un travail particulier l’ayant retenu toute une journée d’hiver près de la porte de l’atelier, il fut pris d’un violent rhume dont les médecins ne purent pas le guérir complétement Il résolut alors d’essayer les effets de l’air natal, retourna en Écosse et y forma un modeste établissement pour son propre compte. Dans l’année 1757, l’Université de Glasgow accorda à Watt, alors figé de vingt et un ans, la charge de conservateur de sa collection de modèles. À ce titre on lui donna un logement dans le collège avec la permission d’y continuer son petit commerce. Robison était au nombre des étudiants de l’Université. il se lia avec Watt, lui confia le projet qu’il avait conçu d’appliquer les machines à vapeur au mouvement des voitures, et l’engagea à s’occuper lui-même de leur perfectionnement Quelques essais faits par l’artiste en 1759, en 1761 et en 1762, n’amenèrent point de résultat mais en 1764 de nouvelles tentatives prirent beaucoup de consistance. Chargé, à titre de simple ouvrier, de réparer une machine de Newcomen qui faisait partie du cabinet de physique, Watt y trouva des défauts que la petitesse des dimensions de ce modèle rendait plus apparents, mais qui n’en devaient pas moins exister dans les grandes machines, quoiqu’on ne les y eût pas signalés. Telle est la date et l’origine des perfectionnements expliqués dans le paragraphe que je consacre à Watt dans l’histoire