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TÉLÉGRAPHES ÉLECTRIQUES

en 50 mètres. Les moyens d’isolement employés présentent peut-dire des précautions superflues, mais il fallait ne pas échouer dans le premier essai.

Dimanche dernier, nous avons pu opérer entre Paris et Mantes, points distants l’un de l’autre de 57 kilomètres le succès a été complet.

Le courant passait d’abord par un certain fil suspendu dans l’air, et revenait par un autre fil semblable, placé immédiatement au-dessous. L’intensité du courant était accusée et mesurée à l’aide de la déviation que ce courant imprimait à une aiguille de boussole. La déviation était considérable. Ceci constaté, la commission a cherché si, comme on l’avait jadis trouvé pour de beaucoup moindres distances, en Bavière, en Russie, en Angleterre, en Italie, le courant voltaïque était transmis par le premier fil, à travers la terre humide comprise entre les deux stations.

Eh bien, nous avons trouvé que le courant, né à Paris et transmis à Mantes le long du premier fil attaché aux poteaux, revenait par la terre beaucoup mieux que par le second fil ; que la terre, dans cette expérience, faisait l’office d’un conducteur beaucoup plus utile que le second fil métallique.

Avec les deux fils d’aller et de retour, la déviation de l’aiguille mesure du courant, était de 25°. Quand le second fil supprimé se trouvait remplacé par la couche de terre comprise entre Paris et Mantes, la déviation de l’aiguille s’élevait jusqu’à 50°.

Dimanche prochain, sans aucun doute, nous porterons le courant électrique jusqu’à Rouen le long du fil métal-