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ET TÉLÉGRAPHES DE NUIT.

l’autre télégraphe. Je crois que celle-là demande quelque chose. Je dis même que si vous votez aujourd’hui des fonds pour des expériences, vous ferez bien de vous préparer & voter de nouveau dans peu une somme considérable pour le prétendu inventeur.

Lorsque l’inventeur bien véel de l’excellent télégraphe dont je donnerai tout à l’heure une idée abrégée, se présenta à l’autorité, on lui dit : Votre système n’est pas jugé. La réponse fut noblement comprise. L’inventeur s’adressa aussitôt à l’Académie des sciences ; je ne serai pas, je crois, démenti quand je dirai que l’Académie renfermait des juges très-compétents. Elle nomma une commission ; je m’empresse de dire que je n’en faisais point partie, et que cependant j’ai vu les expériences. La commission, composée d’hommes parfaitement au courant de toutes les questions d’optique, d’astronomie et de mécanique, a formulé ainsi son opinion[1] : « Le système de M. de Vilallongue donne pour la télégraphie de nuit une excellente solution. » Cette solution, Messieurs, on ne vous en parle pas ; il n’est nullement question de l’examiner.

M. For, commissaire du roi. Je demande la parole.

M. Arago. Je viens de le dire ; le jugement de l’Académie des sciences a été des plus favorables. Le système présente-t-il des difficultés dont ses juges ne se soient pas aperçus ?

Je l’ai déjà dit, le principal défaut inhérent aux télégraphes à lumière extérieure, c’est que les lanternes se

  1. La commission était composée de MM. Babinet, Gambey, Séguier, Mathieu rapporteur.