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TÉLÉGRAPHES ÉLECTRIQUES

Dès l’origine du télégraphe, on imagina qu’il serait possible de transformer les signaux de jour en signaux de nuit, en plaçant des lumières ou des fanaux aux extrémités du régulateur et des indicateurs.

Dans le fait, le procédé ne réussit pas. D’abord on employa des lumières très-faibles, le moindre brouillard les faisait disparaître.

Plus tard, on eut recours à des réflecteurs portant des lampes ; ces lampes s’éteignaient à cause des mouvements brusques qu’il fallait leur donner.

C’est dans les mains de M. Chappe, le véritable inventeur du télégraphe, qu’eut lieu l’insuccès dont il vient d’être question.

On vous propose maintenant de refaire cette vieille expérience ; seulement on substituerait à la lampe d’Argand ou à double courant d’air, une lampe dans laquelle on emploie un liquide particulier, un liquide qui, si je ne me trompe, est le résultat d’une réaction particulière de la térébenthine sur l’alcool. Ce liquide est plus inflammable que l’huile (nous verrons tout à l’heure si c’est un avantage) ; aussi la flamme qu’il donne est moins influencée par le mouvement, elle s’éteindra moins souvent ; l’invention n’est que cela.

Comme jadis, les fanaux placés à l’extérieur se trouveront soumis à toutes les intempéries de l’air ; le vent les ballottera ; les glaces, car il faut nécessairement mettre des glaces devant le réflecteur, seront souvent brisées, ou par la violence du vent ou par d’autres accidents qu’il n’est pas besoin d’énumurer.

On a fait l’épreuve de ce système avec tous les soins