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LES CHEMINS DE FER.

compensés par une découverte sans laquelle les chemins de fer perdraient leur principal avantage. Ce qu’il y a d’inappréciable dans l’invention des chemins de fer, tient à l’excessive rapidité des locomotives.

Or, pour que ces machines marchent avec de si grandes vitesses, il faut que la chaudière fournisse sans cesse et sans retard à la consommation du corps de pompe. Une immense chaudière résoudrait le problème, mais elle pèserait immensément, et la machine, loin de faire un travail utile, loin d’entraîner avec une incroyable rapidité des files de wagons, se déplacerait a peine ellemême.

Eh bien, Messieurs, la personne qui est parvenue à imaginer une chaudière de petite dimension, d’un poids médiocre, et qui cependant fournit largement a la consommation de la locomotive la plus rapide, c’est notre compatriote M. Marc Seguin. Supposez maintenant que cet ingénieur ait commis quelques fautes sur le chemin de Saint-Étienne à Lyon, reprochez-les-lui, si vous voulez, mais n’oubliez-pas, de grâce, le titre de gloire que je viens de rappeler si les admirables locomotives anglaises se meuvent avec une vitesse qui effraie l’imagination, elles le doivent à la belle, à l’ingénieuse découverte de M. Marc Seguin.