Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/473

Cette page n’a pas encore été corrigée
465
LES CHEMINS DE FER.

taux, le couvercle de la chaudière a été projeté à une distance de 350 mètres. Vous le voyez, Messieurs, la mission que nous a donnée M. le ministre du commerce n’est pas seulement de pourvoir aux moyens de sûreté des machines ordinaires, il faut aussi que nous nous occupions des machines locomotives.

Puisque l’interpellation de l’honorable M. Barbet m’a conduit à parier ici de machines locomotives, qu’il me soit permis de faire descendre de cette tribune quelques paroles qui consoleront, je l’espère, un ingénieur français des attaques peu mesurées qui naguère y ont retenti. L’honorable M. Jaubert a parlé des ingénieurs civils, et au milieu de quelques phrases favorables, il n’en est pas moins arrivé à appeler en masse ces ingénieurs des condottieri. Au nombre de ces condottieri se trouvait le constructeur du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon. On a dit que ce chemin avait été mal exécuté. Je n’oserais pas affirmer qu’il ait toute la perfection désirable, mais il faut se reporter a l’époque à laquelle il a été construit. Il ne faut pas oublier non plus que le pays qu’il traverse est peut-être le plus accidenté que jamais chemin de fer doive traverser. On a parlé du mauvais état des rails du chemin de fer de Saint-Étienne ; mais se figure-t-on par hasard que les rails du chemin modèle, du chemin de Manchester à Liverpool, soient toujours restés intacts ? Pour moi, je crois savoir qu’ils ont été renouvelés trois ou quatre fois.

Je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet ; je voulais dire seulement que les reproches qu’on a adressés à M. Marc Seguin, fussent-ils tous fondés, seraient bien