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MACHINES À VAPEUR

comme dans celle de Papin, dès que le piston est parvenu à l’extrémité de sa course ascendante, on condense la vapeur qui l’y avait poussé ; on fait ainsi le vide dans toute la capacité qu’il vient de parcourir, et l’atmosphère le force alors à descendre. Papin avait annoncé qu’il fallait opérer la condensation par le froid ; c’est par le froid que Newcomen, Cawley et Savery se débarrassent aussi de la vapeur qui contre-balancerait la pression atmosphérique. Entre plusieurs différentes constructions qu’on peut imaginer pour cela (ce sont les expressions contenues dans le Recueil de pièces, p. 53), les mécaniciens anglais en adoptèrent une, préférable de beaucoup dans une machine en grand, à celle que Papin avait lui-même employée dans les expériences faites avec son petit modèle. Au lieu d’enlever le feu, comme le pratiquait celui-ci, Newcomen, Cawley et Savery faisaient couler une abondante quantité d’eau froide dans l’espace annulaire compris entre les parois extérieures du corps de pompe et un second cylindre un peu plus grand qui lui servait d’enveloppe. Le refroidissement se communiquait ainsi peu à peu à toute l’épaisseur du métal, et atteignait bientôt la vapeur elle-même.

La machine de Papin, ainsi modifiée quant à la manière de refroidir la vapeur aqueuse, excita au plus haut point l’attention des propriétaires de mines, et sembla, dès le début, fournir une solution inespérée d’un problème dont les tentatives infructueuses de Savery avaient particulièrement montré la difficulté. Newcomen et Cawley sollicitaient une patente. Savery objecta qu’il était déjà en possession d’un privilège exclusif concernant-le moyen de