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LES CHEMINS DE FER.

La Chambre a voulu que la question pendante entre le système anglais et le système français fût résolue ; vous voyez qu’elle ne le sera pas.

M. le ministre vous a présenté hier un exposé très-élégant, je m’empresse de le reconnaître, des questions dont il s’est préoccupé ; mais, qu’il me permette de le lui dire, il a pris le problème par le petit bout. Que sont, par exemple, les passages à niveau dont on a tant parlé ? Est-ce par hasard que les moyens de les effectuer ne devraient pas exister dans le système de M. Hallette tout aussi bien que dans celui de MM. Clegg et Samuda ?

Il y a, dans les vues qui ont présidé à la rédaction du traité que je critique, une erreur capitale, et la voici : M. le ministre paraît avoir cru que la véritable question à résoudre est celle de savoir si on pourra.gravir de fortes pentes. Cette question est résolue, complètement résolue. J’ai eu l’honneur de dire à M. le ministre, dans une conférence qu’il a bien voulu m’accorder, que je ferai tout ce qu’il cherche, avec 15 fr. de dépense, prix de la table de logarithmes, ou même sans rien dépenser, car les tables de Callet existent dans toutes les bibliothèques. Pour avoir le poids qu’on pourra soulever sous telle ou telle pente, on n’a qu’à consulter une table fort connue, la table de logarithmes ; il suffit de prendre dans cette table de simples cosinus, pour avoir les effets utiles sous toutes les inclinaisons possibles.

En résumé, je me répète, car je voudrais bien que la Chambre se pénétrât de mon objection, en obligeant M. Hallette à une expérience préalable, en soumettant son système à une dos épreuves dont cet habile ingénieur