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LES CHEMINS DE FER.

toute la dépense qu’elle aurait dû faire, et qu’elle ne ferait pas, pour essayer le système de M. Hallette.

J’avoue que cette disposition me paraît incompréhensible. J’ai la plus grande confiance dans les intentions de M. le ministre ; je suis certain qu’il voulait que l’expérience réussit, mais je ne vois pas quels motifs plausibles ont pu l’entralner à admettre plusieurs des dispositions renfermées dans le traité conclu avec la compagnie de Saint-Germain.

L’expérience préalable à laquelle on veut astreindre M. le ministre me revient toujours à l’esprit je me demande s’il serait survenu, depuis le moment où M. le ministre présenta la loi, quelque renseignement qui l’eût fait douter de la bonté du système. Pour moi, je puis produire l’opinion d’un ingénieur habile, qui est une autorité en pareille matière, M. William Cubitt. J’ai là une lettre qui a été écrite par M. Cubitt au maire de Boulogne, M. Adam. Le célèbre ingénieur déclare que le système de M. Hallette lui paraît très-digne d’être essayé.

La première détermination de M. le ministre était favorable nous nous proposons, disait-il d’établir un chemin à deux voies et d’affecter une des voies au système français, l’autre au système anglais. C’est après cette déclaration formelle, c’est après le vote de la Chambre, c’est après la promulgation de la loi, que nous voyons M. le ministre imposer à M. Hallette des conditions léonines. On s’y perd.

Supposons maintenant que l’expérience de M. Hallette réussisse, malgré les résistances de la compagnie de Saint-Germain, résistances qui commencent déjà à se