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MACHINES À VAPEUR

§ 9.
1705. newcomen, cawley et savery[1].

La machine d’épuisement connue des artistes sous le nom de machine de Newcomen ou de machine atmosphérique, est la première qui ait rendu de véritables services à l’industrie. Je dirai même que dans un grand nombre de lieux où le charbon ne coûte pas cher, elle est encore en usage, et qu’on n’a point trouvé de profit à la remplacer. Cette machine, au reste, sauf quelques détails de construction fort essentiels et que je signalerai plus loin, n’est autre chose que la machine proposée en 1690 et 1695 par Papin, et qu’il avait essayée en petit.

Dans l’une comme dans l’autre on remarque, en effet, un cylindre ou corps de pompe métallique vertical ferme par le bas, ouvert par le haut, et un piston bien ajusté destiné à le parcourir sur toute sa longueur. Dans l’une comme dans l’autre, le mouvement ascensionnel du piston s’opère par l’effet d’un contre-poids, quand la vapeur d’eau peut arriver librement à la partie inférieure du corps de pompe et la remplir. Dans la machine anglaise

  1. Thomas Newcomen et John Cawley vivaient l’un et l’autre dans la ville de Darmouth, en Devonsbire. Le premier était quincaillier ou forgeron, car il est désigné, dans les Biographies anglaises, tantôt comme ironmonger et tantôt comme blacksmith ; l’autre exerçait l’état de vitrier (a glazier). Newcomen possédait quelque instruction et était en commerce de lettres avec Hooke, secrétaire de la Société royale, l’un des savants les plus ingénieux dont l’Angleterre puisse se glorifier. On ignore si les deux associés ont pris une part égale aux essais de divers genres qui amenèrent la construction de la première grande machine à vapeur atmosphérique.