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MACHINES À VAPEUR

et qu’on en trouve d’ailleurs des applications toutes pareilles à celle faite par le mécanicien anglais dans les Raisons des Forces mouvantes, feuillet 19, verso ; l’aspiration, au surplus, ajoutait très-peu à la valeur de la machine, car elle accroissait d’une trentaine de pieds seulement la hauteur à laquelle le liquide aurait été soulevé sans cela. Savery, enfin, opérait le vide qui déterminait l’aspiration, par le refroidissement de la vapeur ; ici la méthode est importante, mais Papin l’avait dès longtemps publiée. La patente concédée à Savery est du 25 juillet 1698 ; les essais de sa machine devant la Société royale sont du mois de juin 1699 ; la première édition de l’Ami du Mineur (Miners’ Friend) porte la date de 1702 ; ainsi, l’antériorité des titres de Papin serait de trois ans, alors même que mettant de côté les Actes de Leipzig, on ne voudrait remonter qu’au Recueil dans lequel se trouvent réunis divers mémoires de ce mécanicien, car cet ouvrage a été publié en 1695. Que reste-t-il donc à Savery ? L’honneur d’avoir, le premier, exécuté un peu en grand une machine d’épuisement à feu, et, si l’on veut, celui d’avoir opéré la condensation de la vapeur par le refroidissement que des aspersions d’eau froide occasionnaient dans les parois extérieures du vase métallique qui la renfermait. En décrivant pour la première fois cet ingénieux moyen de faire le vide, Papin, en effet, ne s’était pas expliqué sur les différentes constructions faciles à imaginer (ce sont ses expressions), qu’on peut employer pour atteindre ce but. Pendant ses expériences avec un petit cylindre, il se contentait, comme on l’a vu, d’enlever le feu.