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LES CHEMINS DE FER.

trains articulés ont été étudiées. M. Arnoux et ses amis. ne reculèrent, il y a six ans, devant aucune dépense pour donner aux ingénieurs des moyens certains de s’éclairer.

Dans un vaste enclos voisin de Saint-Mandé, ils établirent une voie de fer de plus d’un quart de lieue de long (1,142 mètres). Cette voie formait un circuit fermé, ce qui permettait de revenir au point de départ sans s’y arrêter, et ce qui donna la facilité de parcourir en un seul jour jusqu’à 120 kilomètres. Elle présentait des difficultés inusitées. On y voyait, dans un espace resserré, des pentes et des contre-pentes, des croisements de voies, des lignes droites raccordées par des courbes, des lignes courbes situées dans des sens opposés et se succédant sans intermédiaire. Un petit cercle de 18 mètres de rayon, complétement fermé, se rattachait au chemin principal par deux branches de courbes de 30 mètres de rayon. Une fois entré dans le cercle, te convoi pouvait le parcourir indéfiniment, et il le parcourut souvent à la vitesse de trois à quatre lieues à l’heure.

Le convoi se composait ordinairement d’une locomotive anglaise, du tender, de quatre ou cinq voitures et d’une plate-forme.

Dans les essais (ils ont duré plusieurs années et occasionné une dépense de 230,000 fr.), le chemin parcouru sur la voie de Saint-Mandé s’est élevé, en somme, à plus de 2,000 kilomètres,

Pendant les expériences, exécutées sur une si vaste échelle, toutes les difficultés qui s’étaient d’abord élevées contre le système de M. Arnoux s’évanouirent successivement. Le système fut approuvé catégoriquement par