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LES CHEMINS DE FER.

sait pourquoi de telles courbes ne sont admises qu’aux abords des stations où les convois arrivent et d’où ils partent très-lentement. On comprend encore qu’on ait fait de grands efforts dans la vue d’échapper à un assujettissement si ruineux.

Parmi les dispositifs qui ont été proposés pour donner aux locomotives, aux diligences et aux wagons la faculté de circuler sur des courbes d’un faible rayon, sans augmentation appréciable de résistance et sans chances sensibles de déraillement, celui de M. Arnoux a particulièrement fixé l’attention des ingénieurs, Les principes sur lesquels il repose sont parfaitement clairs, mais leur énoncé figurerait mal dans ce rapport. La commission a pensé qu’il n’y avait pas d’explications qui pussent remplacer l’expérience. Aussi, avant la discussion de la loi, nous soumettrons à l’appréciation des membres de la Chambre un modèle complet du nouveau système. Chacun prendra alors une idée exacte de l’artifice à l’aide duquel les essieux doivent toujours et inévitablement se placer perpendiculairement à la courbe parcourue ; chacun verra l’ingénieux mode de liaison rigide que l’inventeur a établi entre les diverses voitures d’un convoi ; chacun, enfin, aura sous les yeux un train articulé, construit sur l’échelle du cinquième, dont tous les éléments, dont tous les wagons iront, l’un après l’autre et sans le secours de rails directeurs, suivre exactement la ligne, droite ou sinueuse, rentrante sur elle-même ou à branches indéfinies, que la tête du train aura parcourue.

Hâtons-nous de le dire, ce n’est pas seulement sur des modèles, sur un matériel réduit, que les propriétés des