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LES CHEMINS DE FER.

On sait avec quelle exactitude les roues en fonte, solidaires avec les essieux, doivent être tournées. On sait aussi avec quelle rapidité les rebords verticaux de ces roues se détruisent par le frottement contre les bourrelets des rails dans les courbes.

Le système de M. Arnoux fait disparaître ces résistances. Il donnera donc aux roues plus de durée ou permettra de les établir avec moins de perfection et de solidité.

Ainsi, dans les expériences de Saint-Mandé, les roues étaient de simples roues en bois, cerclées en fer, et, du moins au commencement, non tournées. Les rebords, au lieu de faire corps avec les jantes, étaient des cercles en fer posés à plat et fixés au corps de la, roue par des vis à bois.

Cependant le long de courbes si variées, d’un rayon si petit, dans un parcours total d’une si grande étendue, aucun de ces cercles, si légèrement établis, n’a été arraché, n’a présenté même d’altération sensible.

Si les altérations peuvent jusqu’à un certain point servir de mesure, n’est-ce pas une preuve qu’une cause énorme de destruction, difficilement appréciable d’une manière directe, a disparu presque entièrement ?

N’est-on pas aussi fondé à croire que cette diminution fera plus que compenser l’augmentation, si toutefois il y en a une, du frottement des essieux ?

Une preuve du même genre que celle dont nous venons de parler, une preuve matérielle, vient encore établir que les roues sont parfaitement maintenues et les axes parfaitement dirigés.