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LES CHEMINS DE FER.

l’obliquité de l’effort, en elle-même, que cette impossibilité doit être attribuée ; elle tient à ce que la direction ne se transmet pas, dans ce sens, aux essieux, et rien ne prouve plus clairement que cette transmission est indispensable,

Au demeurant, il ne faut pas, quand il s’agit de recul, transporter au nouveau système les idées auxquelles l’ancien a nécessairement conduit. Avec le système ordinaire, le retournement d’une seule voiture exigerait l’emploi d’une plate-forme, si cette voiture n’était pas parfaitement semblable en avant et on arrière, et par là disposée à se mouvoir aussi bien dans un sens que dans l’autre. Avec le système proposé, l’emploi des plates-formes n’est jamais indispensable, puisqu’à l’aide d’un cercle de très-petit rayon, un train entier revient sur lui-même et rentre dans la voie qu’il avait quittée.

Reste donc, pour la nécessité du recul immédiat, le seul cas d’un accident survenu à la voie. Mais alors ce n’est pas à quelques instants perdus qu’on doit attacher une grande importance. Il suffira, par exemple, pour transformer le convoi et l’approprier à la direction rétrograde qu’il doit prendre, que chaque flèche porte à l’avant, comme à l’arrière, une petite couronne sur laquelle on ajustera, par le serrage de quelques écrous, les chaînes nécessaires à la direction des essieux.

Une nouvelle objection se lie à ce qui vient d’être discuté. Ces chaînes si indispensables, seront-elles fréquemment sujettes à se rompre ? D’abord il est facile de voir qu’elles ne supportent qu’un effort assez faible cet effort se borne ù faire tourner les couronnes ; l’impulsion qui