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LES CHEMINS DE FER.

L’administration des ponts et chaussées n’a pas dû être insensible à la réclamation du conseil municipal de la ville de Paris elle l’a été d’autant moins qu’elle s’est préoccupée, depuis quelque temps, de la possibilité d’établir la gare du chemin de Lyon dans le voisinage de la gare du chemin de Strasbourg ; de créer une gare commune pour les deux têtes de chemins ; et alors il est évident que ce n’était pas dans le voisinage du chemin du Nord que la gare commune devait être établie.

J’ai exprimé, dans le projet de loi, l’opinion du gouvernement ; j’ai exprimé un doute grave, qui ne peut être éclairci qu’après un examen attentif de la question.

L’adoption de l’amendement aurait pour inconvénient de résoudre une question qui n’est pas résolue, de déterminer le point de départ du chemin de Strasbourg, quand il est encore incertain.

Un inconvénient encore bien grand, ce serait de créer entre l’État et une compagnie un engagement qui ne serait pas irrévocable, sans doute, mais qui cependant gênerait quelque peu sa liberté, quand il s’agirait de concéder le chemin de Strasbourg. Je suppose, en effet, que le gouvernement ne jugeât pas convenable d’accepter les résultats de l’expérience la compagnie concessionnaire du chemin qu’elle aura construit à ses frais aura établi le commencement d’un chemin de Paris à Meaux. La Chambre s’y est refusée jusqu’ici elle a cru que le chemin de Paris a Strasbourg ne devait pas rencontrer la concurrence d’un chemin de Paris à Meaux, et cette concurrence vous l’auriez implicitement créée.

Je crois donc qu’il y a quelque inconvénient dans cette espèce d’engagement pris par le gouvernement avec une compagnie, et qui gênerait le gouvernement, s’il ne jugeait pas convenable d’accepter les résultats de l’expérience. Je crois d’ailleurs qu’il y a quelque inconvénient pour le chemin de Paris à Strasbourg, dans la création d’un chemin en concurrence de Paris à Meaux.

Il y a peut-être, Messieurs, quelques autres inconvénients encore, qu’a cette heure avancée de la séance je ne prends pas la liberté de présenter à la Chambre.

Je résume mes observations en disant que l’administration des ponts et chaussées ne demande pas mieux que d’entrer dans la voie des expériences, des études qu’elle en a donné la preuve par la proposition que j’ai l’honneur de vous soumettre aujourd’hui ; qu’elle en donnerait une nouvelle preuve, en acceptant l’amendement de l’honorable M. Arago, s’il n’avait pas les inconvénients administratifs que je viens de discuter devant la Chambre. Je souhaite qu’une autre proposition, dégagée de ces Inconvénients,