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LES CHEMINS DE FER.

se préoccupe avant la question d’économie, de là question de la

sécurité publique. Elle a cru qu’il ne fallait s’engager dans aucune invention nouvelle qu’après s’être assuré par l’expérience que le danger est moindre qu’on ne l’avait cru.

C’est par ce motif qu’après avoir exigé d’abord des courbes à grand rayon, elle a successivement réduit le rayon de ces courbes, et dans ce moment le minimum des courbes n’est pas, comme le disait M. Arago, de 800 à l.000 mètres, mais de 500 à 600. Il n’y a pas de tracé, et la commission peut s’en assurer, où le rayon des courbes excède 600.

Quant au pefectionnement des appareils, il n’y a pas de reproches à adresser à l’administration. Les appareils locomoteurs n’appartiennent pas à l’administration. L’administration n’exploite pas ; elle n’est chargée que de l’exploitation de quelques tronçons de peu d’importance ; le reste revient à l’industrie privée.

L’administration a suivi avec beaucoup d’intérêt, elle a fait examiner avec beaucoup de soin tous les perfectionnements qui lui ont été communiqués, et peut-être l’approbation qu’elle leur a donnée a-t-elle contribué a la propagation des inventions nouvelles dont a parlé l’honorable M. Arago.

Voilà ce que j’avais à dire sur les observations de l’honorable orateur en ce qui concerne le conseil des ponts et chaussées. Je tenais à établir devant la Chambre que le conseil des ponts et chaussées, dans lequel le ministre des travaux publics puise de si grandes lumières, quelque attaché qu’il soit à des conceptions sans reproche, quelque disposé qu’il soit à considérer l’intérêt de l’avenir avant l’intérêt économique du présent sait cependant concilier ce qu’exige l’économie avec la science, et qu’il a suivi tous les perfectionnements des appareils des chemins de fer avec prudence, mais avec résolution. (Très-bien !)

L’honorable préopinant exposait tout à l’heure deux inventions nouvelles, dont l’une a été surtout l’objet de l’attention publique, et l’autre n’a pas été moins remarquée, bien qu’elle n’ait pas été produite avec autant d’éclat ; je veux parler du système des voitures articulées de M. Arnoux.

L’administration des ponts et chaussées s’occupe depuis longtemps de l’expérimentation des voitures articulées. Le danger des appareils actuels de locomotion l’y engageait. Un convoi lancé à toute vitesse, s’il rencontre une courbe trop courte, est sujet un déraillement et à tous les dangers qui en sont la suite.

M. Arnoux a Inventé un système dont je n’oserais pas à cette tribune donner l’explication complète. Avec des essieux mobiles et