Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/386

Cette page n’a pas encore été corrigée
378
LES CHEMINS DE FER.

de M. Brunel devait l’emporter sur celui de M. Stephenson. Il est d’ailleurs un autre ingénieur dont on n’a pas parlé l’un des plus habiles, des plus expérimentés et des plus prudents de l’Angleterre, M. Cubitt. M. Cubitt a demandé et obtenu du parlement, après enquête, la permission de faire un chemin atmosphérique qui ira à Epsom. M. Vignolles ne va-t-il pas lui-méme exécuter des chemins atmosphériques en Irlande ? N’y avait-il pas aussi des ingénieurs français à citer et M. Teisserenc, et M. Mallet, et M. Vuigner dont tout le monde connaît l’habileté ? Un seul ingénieur, M. Stephenson, ne saurait contre-balancer tant d’opinions favorables au système atmosphérique, lorsqu’on songe surtout que les expériences qu’il a discutées n’ont pas été faites par luimême.

Frappés de l’énorme vitesse qu’on a obtenue en Angleterre sur le chemin de Londres à Bristol, d’une vitesse de 24 lieues à l’heure, d’honorables membres me demandaient si le système atmosphérique pourrait aller jusque-là.

Je vais les satisfaire, en indiquant la vitesse que la locomotion pneumatique ne pourrait dépasser.

Nous avons vu que le principe moteur dans ce système est l’air se précipitant dans le vide.

Eh bien, l’air se précipite dans le vide avec une vitesse de 400 mètres à la seconde ; c’est une lieue en dix secondes, 6 lieues à la minute, et 360 lieues à l’heure. (On rit.) Je ne suppose pas que personne ait envie de voyager avec cette rapidité. (Nouveaux rires.)

Il est bien entendu que j’ai indiqué une limite de