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LES CHEMINS DE FER.

un jeune homme qui s’est dévoué avec un grand zèle à l’étude de toutes ces questions ardues et qui avait les connaissances nécessaires, car il était sorti de l’École polytechnique. M. Teisserenc en a rendu un compte favorable.

La seconde expérience a été faite en Irlande, sur une plus grande échelle, de Kingstown à Dalkey.

M. le rapporteur s’est trompé en disant de l’expérience irlandaise qu’elle avait embrassé l’espace compris entre Dublin et Kingstown. Si tel était le cas, de nouvelles expériences seraient superflues. Le tube propulseur, pour me servir de l’expression consacrée, ne va que de Kingstown à Dalkey ; il n’a que trois quarts de lieue, qu’environ trois kilomètres de long, mais il parcourt la contrée la plus défavorable du monde, sous le rapport des courbes et des pentes.

M. le rapporteur a cité deux ingénieurs, l’un favorable et l’autre défavorable au système atmosphérique. Ce dernier est M. Stephenson, fabricant de locomotives. En rapportant cette circonstance, je n’entends pas faire une épigramme ; il est naturel qu’aux yeux de celui dont la vie tout entière s’est passée au milieu de locomotives, les difficultés des autres systèmes grandissent outre mesure. Mais à l’opinion de M. Stephenson on peut opposer celle de M. Brunel qui propose, lui, d’exécuter un chemin atmosphérique pour joindre Chatam à d’autres villes. M. Brunel a dû songer que, s’il se trompait, que, s’il engageait des capitalistes dans une mauvaise entreprise, sa carrière d’ingénieur serait gravement compromise. Dans de telles circonstances, le témoignage