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LES CHEMINS DE FER.

cet aperçu historique, ne laissons pas nos voisins s’attribuer la chose peut-être la plus capitale que renferment les locomotives, au détriment d’un Français ; l’invention dont je veux parler appartient à M. Séguin.

Le fait est parfaitement reconnu aujourd’hui ; un brevet est d’ailleurs là pour le prouver sans réplique c’est M. Séguin qui le premier a très-ingénieusement trouvé le moyen de construire des chaudières d’un poids et d’une dimension médiocres, à l’aide desquelles cependant on pût fournir à la consommation énorme de vapeur qu’exigent les locomotives rapides.

Ce moyen, le voici en deux mots.

On avait, avant M. Séguin, imaginé des chaudières tubulaires, des chaudières composées d’un très-grand nombre de cylindres remplis d’eau et autour desquels circulait la flamme provenant du foyer.

M. Séguin, sans changer matériellement la forme de l’appareil, lui a donné de nouvelles propriétés ; il a placé l’eau où était jadis la flamme, et la flamme dans les tubes qu’occupait l’eau. Tel est l’artifice qui a rendu possible et avantageuse la locomotion rapide.

Ainsi, Messieurs, ne vous laissez pas fasciner par tous les noms anglais qu’on lit sur les locomotives ; quand vous voyez passer une de ces admirables machines, ditesvous sans scrupule, dites-vous hardiment Ce qu’elle renferme de plus capital est l’œuvre d’un compatriote. (Très-bien !)

Souffler le feu était aussi un moyen d’augmenter la production de vapeur.

Deux moyens se présentaient on pouvait ou bien