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LES CHEMINS DE FER.

pas. Aussi, je me permettrai de dire en ce moment, rira bien qui rira le dernier.

La considération d’économie n’est pas la seule que je veuille invoquer. Les développements auxquels je vais me livrer, démontreront, j’espère, que le mot impossible ne sera plus une réponse valable aux demandes des députés qui, comme l’honorable M. Boudousquié, viendront à cette tribune solliciter des chemins de fer pour les régions montueuses du territoire. Si je n’ai pas gazé ce qu’il y a d’étrange dans mon thème, c’est que je suis certain d’aller jusqu’à la démonstration.

Je crois que nous avons suivi une mauvaise marche en votant les lois sur les chemins de fer, et le reproche s’adresse bien plus à nous députés qu’au gouvernement ; je crois que nous n’aurions pas dû commencer tant de chemins à la fois ; je crois qu’il aurait été sage, pour ne pas engager l’avenir, de porter toutes nos ressources sur un seul chemin, de l’achever et de n’en entreprendre un second que quand le premier serait arrivé à son terme. De cette manière, vous auriez pu profiter des progrès de l’art et de la science.

Mais est-il vrai que les progrès de l’art de la locomotion à la vapeur soient aussi rapides qu’on le prétend ? Si vous consentez à m’écouter pendant cinq à six minutes, vous verrez ce qu’était l’art il y a quelques années et ce qu’il est aujourd’hui ; vous reconnaltrez qu’aucune branche de la mécanique ne s’est jamais développée avec autant de vigueur et de sûreté.

Les machines a vapeur n’ont été, pendant longtemps, que des pompes d’épuisement, des pompes destinées à