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LES CHEMINS DE FER.

[Dans la séance du 15 juillet 1844, à l’occasion de la discussion du projet de loi sur le chemin de fer d’Orléans à Bordeaux, M. Arago est revenu sur la question des pentes des chemins de fer. Nous reproduisons les paroles qu’il a prononcées pour appeler l’attention sur les économies que procurerait l’adoption de pentes plus fortes que celles admises par l’administration.]

M. Arago. J’ai cru entendre tout à l’heure M. le ministre des travaux publics dire qu’il n’y avait sur le chemin de Bordeaux aucune difficulté de tracé. Je lui demanderai alors d’avoir la bonté de m’expliquer la circonstance suivante. Il y a un promontoire entre Libourne et Bordeaux, entre la Dordogne et la Garonne. Ce promontoire, il faut le franchir pour aller d’une rivière a l’autre. L’ingénieur qui a été chargé de ces travaux a suivi les errements de M. le ministre, qui ne voulait pas dépasser une pente de 8 millimètres. Eh bien, il en est résulté que la dépense pour cet intervalle de 12 kilomètres sera de 16 à 18 millions.

M. le ministre des travaux publics. Pour la totalité de la dépense à la charge de l’État, la vole de fer comprise.

M. Arago. Il en résulterait que le kilomètre coûterait 500,000 fr. à peu près. Lorsqu’on songe que, dans ces intervalles, il n’y a pas de terrains d’une haute valeur, qu’il y a très-peu de propriétés bâties ; cette dépense est énorme. Je demande si, lorsqu’on a dit qu’il n’y avait pas de difficulté sur le tracé, on a toujours entendu que la pente serait de 8 millimètres.

M. le ministre des travaux publics. La pente proposée est de 3 millimètres ; mais il y a des terrains très-marécageux, c’est la plus grande cause de la dépense.

M. Arago. Le terrain marécageux, à raison du tracé sur une pente de 3 millimètres, exige des aqueducs.