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LES CHEMINS DE FER.

Eh bien, avant la fin de la discussion, M. Cockerill présenta au ministère une déclaration telle que, avec une modification du tarif, il consentait à renoncer aux vingt millions. Or, cette modification n’a pas été communiquée à la Chambre. Je demande d’après cela s’il est bien vrai que l’année dernière le gouvernement ait voulu à tout prix, même contre ses convictions, doter la France d’un chemin de fer ?

On nous a dit que si nous ne faisions pas promptement le chemin de Belgique, la Belgique se dégoûterait !

Se dégoûterait ! et de quoi ? Comment ! la Belgique se dégoûterait ? Est-ce nous qui sommes un allié incommode pour la Belgique ? Comment ! elle est envahie par les Hollandais, et aussitôt une armée française vient à son secours une de ses villes est dans les mains de ses ennemis, et nous faisons le siége de la citadelle, et nous nous en emparons pour la restituer à la Belgique ! Des bûcherons hollandais paraissent dans une forêt, et M. le ministre de la guerre de France nous a déclaré qu’il n’a pas dormi pendant toute une nuit en entendant le bruit des bûcherons et la Belgique se dégoûterait de nous ? (Rires d’assentiment.)

Il y a des personnes en France qui se serviraient avec plus de raison de l’expression de M. le comte Molé, en l’appliquant à la Belgique. Que fait-elle pour nous la Belgique ? A-t-elle essayé de mettre un terme à cette fabrique de contrefaçon qui, à Bruxelles, opère la ruine de tout notre commerce de librairie ? Quelle est la concession qu’elle nous a faite ? Le ministère, dans des vues auxquelles j’applaudis, a cherché à établir un contrat entre