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LES CHEMINS DE FER.

pelle à chercher la direction dans laquelle passerait le tunnel. Il n’y a donc pas de chemin avancé, il n’y a pas même de projet arrêté.

Hâtons-nous cependant de faire le chemin de Belgique, car je demande qu’on fasse les chemins de fer le plus promptement possible1 ; mais qu’on ne vienne pas nous prêcher l’urgence, lorsque les Belges n’ont rien fait dans les directions de Gand et de Bruxelles à la France.

M. le ministre des travaux publics vous a dit que l’an dernier il avait abandonné les idées qui le maîtrisaient, qu’il professe encore cette année, afin de se conformer à l’opinion présumée de la chambre. Il croyait l’an dernier, avant de présenter la loi que le gouvernement ne devait laisser faire les chemins que par des compagnies ; et il lui paraissait tellement urgent de faire les chemins de fer, que, contre ses principes, contre ses convictions, il avait proposé de faire faire le chemin de Belgique par une compagnie.

Mais il a été articulé ici, par l’honorable M. Borryer, un fait très-grave sur lequel il semble qu’il est nécessaire que le gouvernement s’explique. Est-il vrai que le gouverment a eu la pensée de doter le pays de chemins de fer avec une telle vivacité, qu’il ait abandonné toutes ses convictions, et dans ce cas comment se fait-il qu’il n’ait pas fait disparaître la seule difficulté, j’ose le dire, qui l’année dernière a empêché de concéder le chemin de la Belgique à M. Cockerill ? Cette difficulté, c’était la subvention tout le monde se rappellera que c’était parce que le gouvernement proposait de donner vingt millions à M. Cockerill, que la Chambre rejeta le chemin.