Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée
346
LES CHEMINS DE FER.

banquiers de Paris les plus en réputation, de beaucoup de députés (j’ai parcouru les noms), de magistrats, d’hommes les plus haut placés dans lu société, et qui se sont engagés pour des sommas considérables. La souscription est énorme dans cette direction, 71 millions ! Eh bien, cette souscription est remplie de signatures ; je ne dis pas que toutes se transformeront en écus ; mais la grande masse est sérieuse ; d’après ce que je puis savoir touchant les personnes qui se sont engagées, il y a toute raison pour croire que la souscription est bien fondée.

On a dit : En Angleterre il y a des possibilités qui n’existent pas en France. Les fortunes sont colossales, les propriétaires se prêtent à l’exécution des chemins de fer, tandis qu’eu France ils s’y opposent.

On se trompe, Messieurs ; en Angleterre, les grands propriétaires s’opposent à l’exécution des chemins de fer. Ils ne s’opposent pas, je le reconnais, à l’exécution des canaux, mais les chemins de fer leur déplaisent ; ils cherchent à les éloigner de leurs demeures dans des circonstances que je suis loin d’approuver. Je citerai, ù ce sujet, un fait qui est ù ma connaissance personnelle. Un de mes amis, qui porte un nom éminemment célèlyre dans lu mécanique, possède près de Birmingham un magnifique parc que devait traverser le chemin de fer, mais à une telle distance du château que je n’y voyais pas, quant moi, d’inconvénient. Eh bien, mon ami a plaidé contre la compagnie, il a plaidé avec une telle persistance que les frais, quoiqu’il ait eu gain de cause, ont été de 70,000 fr. Voilà un des exemples de l’intérêt