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LES CHEMINS DE FER.

les compagnies ne font pas. Il y a des chemins qui peuvent avoir une immense utilité nationale, et pour lesquels des compagnies ne se présentent pas, le gouvernement ferait ces lignes-là ; de plus, le gouvernement fera d’autres travaux. Est-ce que nos routes ordinaires ne sont pas, sur plusieurs points, dans un état déplorable ? (Mouvements divers.)

Je crois apercevoir une dénégation (Très-bien !) je citerai des faits, je citerai une route royale, une des routes qui conduisent à Londres, où la diligence a été obligée d’abandonner un grand bourg et de passer à travers des jardins, et cela pendant six mois !

Je citerai la route de Châlons à Sainte-Menehould, où il est presque impossible de voyager l’hiver.

M. Pérignon. Rien n’est plus vrai !

M. Arago. Où l’on est obligé d’atteler dix chevaux aux diligences, où les voitures versent sans que les carreaux se brisent dans la boue, tant la route est liquide.

M. Roul. La route de Bordeaux à Bayonne, dans les grandes Landes, est abandonnée depuis quarante ans.

M. Arago. J’étais bien certain de ne recevoir sur ce point des dénégations d’aucune partie de la Chambre.

M. Legrand, commissaire du roi. Pas même de ma part ; je ne nie pas qu’il n’y ait quelques parties de route en mauvais état, mais ce sont là des points isolés et de pures questions d’argent.

M. Arago. Eh bien, il faut songer à cela. Les ingénieurs sous votre direction rendront au pays un service immense en s’occupant de l’amélioration de ces routes, qui sont en général les routes communes, les routes les plus usuelles, les plus habituelles.