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LES CHEMINS DE FER.

l’envoie faire des ponts celui qui sait faire des ponts, qui a acquis de l’expérience dans cette spécialité, s’il y a un port à améliorer, on l’y enverra. Je dis que c’est là un défaut très-grave ; et pour le faire ressortir, permettez-moi de vous citer un ou deux cas où des spécialités, ayant été laissées à leurs travaux de prédilection dans les ponts et chaussées, ont produit des résultats admirables.

Je citerai les phares. M. Becquey était très-bien intentionné pour le corps des ponts et chaussées, il institua une commission des phares ; je faisais partie de cette commission, et je m’étais chargé des expériences. Bientôt je vis qu’une seule personne ne pourrait pas suffire à cette tâche. Ma correspondance avec un ingénieur des ponts et chaussées m’avait démontré qu’il y avait dons ce corps une personne, un homme de science, un homme de génie pour cette spécialité, je priai M. Becquey de l’attacher au service des phares. C’était à Paris que l’on faisait ces expériences. Mais telles sont les exigences du corps des ponts et chaussées, que le savant dont je parle, M. Fresnel, l’un des hommes les plus considérables de la science que la France ait jamais produits, ne put être attaché à la commission qu’on travaillant du matin au soir au pavé de Paris. Il faisait le toisé du pavé de Paris, en même temps qu’on le chargeait de faire des expériences sur les phares.

Voulez-vous une autre exemple de spécialité ?

De toutes parts. À demain, il est six heures !

M. le Président. M. Arago continuera demain son résumé.