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LES CHEMINS DE FER.

malheureusement, cela devient à peu près impossible ou du moins très-dangereux lorsque ta même voie sert aux voyageurs. Transportez les marchandises très-rapidement, et vous perdez beaucoup vous ne retrouverez pas la compensation de vos dépenses, par la raison que vous ne pouvez pas imposer les marchandises comme vous imposez les voyageurs.

Les canaux ont un genre d’utilité que ne possèdent pas les chemins de fer. Sur les chemins de fer, h moins de renoncer à leur principal avantage, il faut aller vite ; il ne faut s’arrêter en route qu’à de longs intervalles ; les pays intermédiaires ne peuvent pas en profiter. Un canal, au contraire, profite à tous les propriétaires riverains ; lo fermier peut se servir d’un simple batelet pour transporter ses denrées au marché voisin et rapporter au glte les objets qu’il a achetés.

Quoique je sois très-partisan des chemins de fer, quoique je désire qu’on en fasse en France très-promptement, tout de suite, et cette déclaration, je l’invoquerais au besoin, si mon opinion n’était clairement consignée dans tout le rapport ; cependant, je regarde comme un devoir d’examiner si, par exemple, tout ce que le gouvernement nous propose de faire a dans le pays des chances pécuniaires de réussite. Je sais qu’il y a des cas dans lesquels il ne faut pas s’arrêter aux chances pécuniaires ; il y a telle direction, par exemple, dont je parlerai dans un moment, et où je voudrais, moi, faire un chemin de fer lors même qu’il devrait coûter beaucoup et produire très-peu. Mais, en général, il faut supposer que les capitaux consacrés à ces grands travaux