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LES CHEMINS DE FER.

vous ? on a oublié nos paroles, on s’est rappelé certaines critiques de journaux dans lesquels, il est vrai, on nous a attribué cette opinion ; mais cette opinion, la commission ne l’a point eue.

La commission était en présence d’une proposition du gouvernement, qu’il faut bien vous rappeler, et qui nous mettait, nous, dans l’obligation d’examiner si le mode de répartition du travail que le gouvernement avait adopté, était ou n’était pas admissible.

Le gouvernement proposait d’exécuter lui-même quatre lignes. Eh bien, nous avons supposé un moment que vous adhéreriez à cette demande ; cela posé nous nous sommes demandé si le système de travail qu’il proposait était ou n’était pas admissible, et nous avons dit « L’art des chemins de fer est encore dans l’enfance ; il y a non-seulement des améliorations imprévues, mais des améliorations que tout le monde entrevoit, dont la science se saisira, et dont l’industrie fera certainement son profit. Faut-il que le gouvernement travaille de manière à se mettre dans l’impossibilité de profiter de toutes ces améliorations ? En acceptant la question telle que le gouvernement l’avait posée, et en admettant que la Chambre lui aurait accordé la faculté d’exécuter Ics quatre chemins à la fois, il nous a paru que le gouvernement ne devait pas travailler à tous à la fois ; il faut, nous disions-nous, qu’il porte l’ensemble de ses forces, tous ses moyens d’action, d’abord sur un des chemins : quand ce premier chemin de fer sera achevé, il travaillera au second ; après cela on passera au troisième ; on n’arrivera au quatrième qu’après achevé les trois premiers.