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MACHINES À VAPEUR

cester, on doit s’astreindre à faire ce que dit l’auteur, et pas davantage.

En s’imposant ces deux conditions, M. Stuart a trouvé qu’on approcherait, autant que possible, de la description de son compatriote, si l’on groupait deux appareils de Salomon de Caus de manière à produire par leur jeu alternatif un écoulement continu. Les autres solutions qu’on a données jusqu’ici de la même question, celle de Millington, par exemple, sont évidemment inadmissibles.

Lorsque MM. Thomas Young, Robison, Partington, Tredgold, Millington, Nicholson, Lardner, etc., présentaient le marquis de Worcester comme l’inventeur de la machine à feu, l’ouvrage de Salomon de Caus leur était sans doute inconnu. Puisqu’il demeure maintenant établi, sans réplique, que la première idée de soulever des poids à l’aide de la force élastique de la vapeur appartient à l’auteur français ; que si même la machine de son compétiteur a jamais existé, elle était, suivant toute apparence, l’appareil décrit près d’un demi-siècle auparavant dans l’ouvrage intitulé Raisons des forces mouvantes, il faut supposer qu’on ne manquera pas à l’avenir d’inscrire le nom modeste de Salomon de Caus partout où jusqu’ici avait figuré en première ligne celui du marquis de Worcester.