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LES CHEMINS DE FER.

importance. Le chemin de fer devons en Belgique, dont l’exécution par des compagnies mettrait en danger l’avenir commercial de la France, nos relations avec des pays voisins, notre puissance militaire, peut-être notre tranquillité intérieure ; ce chemin que l’État seul pourrait, dit-on exécuter ; ce même chemin de fer, de Paris en Belgique, le gouvernement, disons mieux, le ministre actuel, l’avaitconcédé l’an dernier a une compagnie. Les nombreuses, les insurmontables difficultés qu’on nous signale aujourd’hui, n’étaient cependant ni moins insurmontables ni moins nombreuses il y a douze mois. Peutêtre prétendra-t-on que le ministère les a découvertes tout récemment, que l’an dernier, il ne les avait point encore aperçues. Il ne nous appartient, en ce moment, ni d’admettre ni de rejeter l’explication.

Nous livrons ces remarques à l’appréciation de la Chambre. Maintenant, sans rechercher davantage com«  ment ce qui vous était proposé, l’an dernier, est devenu tout à coup inadmissible, impraticable ; comment un mode d’exécution des chemins de fer, dûment délibéré en conseil des ministres, et soumis à votre approbation, il y a peu de mois, serait aujourd’hui pour le pays une source d’embarras, de malheurs, de calamités, nous allons examiner en elles-mêmes les considérations diverses d’après lesquelles on espère obtenir votre assentiment.

Le gouvernement, vous dit-on, doit rester maître des tarifs sur les chemins de fer ; il doit pouvoir les modifier à son gré, d’après les besoins de l’intérieur, ou d’après ceux de nos relations avec l’étranger. C’est à merveille, Messieurs ; mais comme le mot impossible est français,