Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/281

Cette page n’a pas encore été corrigée
273
LES CHEMINS DE FER.

se compose. Sur les lignes secondaires et les lignes d’embranchement. un tarif, même un peu élevé, peut être facilement payé pour une faible distance. Il faut qu’à toute époque les tarifs puissent être modifiés. Comment serait-il possible de nous mettre d’accord avec la Belgique, sur la fixation mobile des tarifs, si, comme elle, nous ne conservions pas la libre possession et la souveraine administration de nos grandes voies de fer ?… La libre disposition des tarifs, la faculté de les modifier suivant les cas, suivant les circonstances. est le principal motif qui puisse déterminer à demander au Trésor les fonds nécessaires à l’exécution de ces immenses travaux. »

Un second ordre de considérations s’est présenté à M. le ministre du commerce ; « il ne trouverait pas prudent d’abandonner à l’intérêt privé (quand il s’agit des grandes lignes), des moyens de communication qui doivent devenir quelque jour des lignes essentiellement politiques et militaires, et qu’on peut justement assimiler, dit-il, à des rênes de gouvernement. »

Le gouvernement, au surplus, ne croit pas que l’industrie privée puisse fabriquer ces rênes. Les exemples sont là, s’éerie-t-on, pour prouver que du moment qu’une entreprise excède une somme donnée, les capitaux sérieux lui manquent ; de grandes entreprises ont été confiées depuis quelques années aux efforts de la spéculation et ne sont pas même commencées aujourd’hui. Souvent, ajoute l’exposé des motifs, « on engage l’affaire, on crée, on émet, on jette dans le public des actions ; » viennent ensuite « des bouleversements de fortune, des malheurs privés sans nombre… Le gouvernement ne saurait se déci-