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LES CHEMINS DE FER.

tion, partout où il a produit dos compagnies sérieuses, fortement et moralement constituées ; l’action gouverne mentale immédiate doit s’exercer dans les seules directions où, l’intérêt national des travaux étant bien constaté, il n’y a cependant pas do soumissionnaires, soit à cause de l’incertitude des produits, soit môme, car nous allons jusque-là, à raison de leur insuffisance reconnue. Jamais une commission honorée de votre confiance n’a pu avoir l’inqualifiable pensée de subordonner judaïquement au bon vouloir ou au caprice des compagnies de capitalistes, l’exécution de travaux dont le bien-être et la sûreté du pays pourraient dépendre. Autant sur ce point nos convictions sont arrêtées et profondes, autant, d’un autre côté, il nous semble nécessaire de mettre des bornes à l’esprit de monopole qui domine trop évidemment l’administration française.

Examinons, au surplus, avec le soin qu’une aussi importante question commande, si, comme le ministère le pense, il est indispensable de confier à l’État, nonseulement l’exécution des longues lignes de chemins de fer, mais encore celle de toutes les grandes communications par terre et par eau qui ont pour objet de rattacher entre elles les extrémités du royaume».

Autant que faire se pourra, nous citerons textuellement l’exposé des motifs :

« Dans un grand territoire, comme celui de la France, il faut, vous a dit M. le ministre du commerce, que les grandes distances puissent être parcourues à bon marché, sous peine de rester infranchissables, sous peine d’isoler les unes des autres les diverses régions dont le royaume