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MACHINES À VAPEUR

Salomon de Caus, qui l’avait publiée quarante-huit ans avant l’auteur anglais.

J’y trouve enfin la description d’un appareil propre a opérer cet effet ; mais qui n’a pas reconnu que la boule métallique de Salomon de Caus élèverait aussi de l’eau à une hauteur quelconque, si l’on supposait ses parois suffisamment fortes et la chaleur assez intense ? Peut-être dira-t-on que la machine du marquis de Worcester est préférable ? Je pourrais l’accorder sans que cela tirât à conséquence, car il n’est pas question, dans ce moment, de rechercher quel ingénieur a imaginé la meilleure machine feu, mais seulement qui a pensé le premier à tirer parti de la force élastique de la vapeur pour soulever un poids ou pour produire du mouvement. Au reste, avant de comparer le projet du marquis de Worcester à tout autre projet, il faudrait savoir bien exactement en quoi le premier consistait. Ce problème n’a pas encore été résolu, par la raison toute simple que la description de la soixante-huitième invention du lord anglais manque totalement de clarté. Personne, aujourd’hui, ne serait embarrassé s’il fallait construire une machine d’épuisement dans laquelle l’eau serait soulevée par l’action de la vapeur ; mais quand il est question de reproduire celle du marquis de Wor-

    enclos ; comme par exemple, soit une balle de cuivre d’un pied ou deux en diamètre et épaisse d’un pouce, laquelle sera remplie d’eau par un petit trou, lequel sera bouché bien fort avec un clou, en sorte que l’eau n’en puisse sortir ; il est certain que si l’on met ladite balle sur un grand feu, en sorte qu’elle devienne fort chaude, qu’il se fera une compression si violente que la balle crèvera en pièces, avec bruit semblable à un pétard. » (Les Raisons des Forces mouvantes, livre premier, feuillet premier, verso.)