Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/278

Cette page n’a pas encore été corrigée
270
LES CHEMINS DE FER.

dais partit de Courtrai, s’avança jusqu’au pont de Sèvres (sous Meudon), où elle s’empara de M. de Beringhen, premier écuyer de Louis XIV, croyant se saisir du dauphin, père du duc de Bourgogne. Si la citation paraissait trop ancienne, nous dirions qu’en 1814, pendant que le général Maison occupait encore la Belgique, un petit corps ennemi de cavalerie légère vint dans le département de la Somme piller Doulens. L’armée fera certainement un usage utile des chemins de fer, car elle profite sans cesse, avec la généralité du public, des progrès des arts et de l’industrie ; mais, de là à de prétendues réductions de moitié ou des deux tiers dans l’effectif actuel de nos troupes, il y a une distance infinie, sur laquelle nous ne pouvions nous taire.

Militairement parlant, un des avantages les plus, immédiats et les plus prochains des chemins de fer, sera une diminution considérable dans les frais qu’occasionnent les changements de garnison. Il en résultera aussi qu’une partie de la population pourra être affranchie de lu rude servitude des logements militaires. Nous verrons cepenclant à l’user, si nos généraux ne décideront pas, en définitive, que les transports en wagons auraient pour résultat d’efféminer les troupes et de leur faire perdre cette faculté des grandes marches qui a joué un rôle si important dans les triomphes de nos armées.

Nous avons déjà dit quelques mots de l’influence que les chemins de fer nous paraissent devoir exercer sur les progrès de la civilisation. Nous nous associons de grand cœur aux espérances qu’on a manifestées à cet égard, fussent-elles quelque peu exagérées. En dehors de ces