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LES CHEMINS DE FER.

peuples, ou devant lesquels, da moins, s’affaiblirent les haines nationales, les préjugés qui, durant tant de siècles, ont été si cruellement exploités. Nous savons très-bien aussi que là où vont les hommes vont les affaires, et que dès lors le commerce a tout intérêt à voir affiuer sur notre territoire un très-grand nombre do voyageurs. Nous n’ignorons pas davantage combien les mille canaux de la Hollande contribuèrent jadis à faire des négociants de de ce pays les facteurs du commerce du monde, et notre plus vif désir serait que nos concitoyens du Havre, de Nantes, de Bordeaux, etc., etc., trouvassent de semblables moyens de fortune dans les nouvellss communications projetées ; enlin, Messieurs, c’est parce que ces diverses considérations se sont offertes à nos esprits de bonne heure, c’est parce que nous les avons sérieusement méditées, que nous sommes partisans des chemins de fer. La discussion numérique dans laquelle nous avons cru devoir entrer, relativement au transit, avait pour unique but de débarrasser le terrain d’un élément étranger, ou qui du moins n’y doit jouer qu’un rôle secondaire.

Nous regrettons beaucoup que la question stratégique ne soit pas susceptible, comme celle du transit des marchandises, d’être réduite à des chiffres. Des chiffres, dans leur inflexible raideur, lui feraient certainement perdre une grande partie de l’importance qu’on s’est complu à lui donner.

Personne ne doute que dans des cas rares, exceptionnels, le transport très-rapide de quelques milliers de soldats d’un point du territoire à un autre point, des régions centrales vers la circonférence, ne puisse ôlro