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LES CHEMINS DE FER.

ques, un vote favorable qui n’eût point été dicté par nos consciences, que n’eussent pas réclamé les intérêts bien entendus du pays.

Section deuxième. Sur les résultats à attendre
des chemins de fer.

Les chemins de fer, quand on les combine avec les machines locomotives, constituent certainement une des plus ingénieuses découvertes de notre époque. Là se trouvent réunis a un degré vraiment inespéré, la force et tous les moyens de vitesse. Les résultats, sous ce double rapport, ont été déjà si étonnants, que l’on pouvait naguère, devant la première société savante de la capitale, sans trop encourir le reproche d’exagération, parler de l’époque où les riches oisifs dont Paris fourmille, partiront le matin de bonne heure pour aller voir appareiller notre escadre à Toulon, déjeuneront à Marseille, visiteront les établissements thermaux des Pyrénées, dîneront à Bordeaux, et, avant que les vingt-quatre heures soient révolues, reviendront à Paris pour ne pas manquer le bal de l’Opéra. »

Tout compte fait, Messieurs, l’imagination, cette folle du logis, comme l’appelait Malebranche, avait à revendiquer une bonne part dans ces projets de voyage ; l’expérience, en effet, a brutalement jeté au travers de ces séduisantes spéculations, une foule d’éléments que les théoriciens avaient négligés : elle a parlé d’inertie, de ténacité des métaux, de résistance de l’air, etc. Il a bien fallu alors resserrer quelque peu le cercle qu’on croyait avoir conquis. Les vitesses seront grandes,