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LES CHEMINS DE FER.

Une route rectiligne, avec les voitures actuellement en usage, a des avantages incontestables sur une route sensiblement courbe ; mais ces avantages, on les achète quelquefois à des prix énormes. Une.excellente solution de lu difficulté vient d’être donnée par un humble ingénieur français, M. Laignel. Des solutions d’une autre espèce sont actuellement à l’étude. Si elles réussissent, les chemins de fer subiront dans leur tracé les plus importantes améliorations. Ils pourront pénétrer au cœur des villes sans tout renverser devant eux.

Le placement des rails lui-même a donné lieu à autant de systèmes différents qu’il y a de constructeurs. Ici on emploie de faibles dés en pierre qui n’ont entre eux aucune liaison ; là, on se sert de simples traversines en bois, et l’on cite leur élasticité comme un avantage précieux. Allez plus loin, et vous rencontrerez un ingénieur également habile qui remplace, toujours d’après d’excellentes raisons, le bois par le granit.

L’analyse mathématique va-t-elle prochainement, du moins, s’emparer de ces intéressants problèmes ? Les premiers éléments numériques lui manquent. Naguère la force nécessaire au tirage d’une voiture sur les rails, était évaluée à 3k.5 par tonne de 1,000 kilogrammes, et voilà que maintenant on paraît vouloir la réduire à 3k.1.

Que dire de la machine à vapeur, partie capitale des locomotives ? La force aérienne irrésistible qu’elle élabore se répand et circule dans les organes du système, tantôt par petites portions et tantôt à flots pressés, au gré de l’ingénieur. De là ces mouvements si lents, ou si rapides ; de là ces variations de vitesse ou graduelles ou presque