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LES CHEMINS DE FER.

part de l’imprévu, de l’inattendu, et d’ordinaire c’est cependant la part du lion ; contentez-vous de porter votre attention sur ce qui se fait, sur ce qui existe, et vous trouverez presque partout routine, tâtonnements, incertitude.

Les premières locomotives pour voyageurs ne pesaient que 5 tonnes. Bientôt on les porta graduellement à 7, à 8, à 10, à 12 tonnes. En ce moment, on en construit de 18 tonnes, qui reposeront sur six roues.

À l’origine, les paires de roues adhérentes ne portaient que 5 tonnes. Dans de nouvelles machines, elles seront chargées de 8 tonnes. Les rails devront donc être renforcés, quoi qu’ils aient déjà parcouru successivement cette série de poids 12, 16, 18, 23, 34 et 87 kilogrammes par mètre courant. Qu’on ne s’y trompe pas, un semblable remplacement des rails entraîne presque toujours le sacrifice des blocs, des coussinets, des clefs qui servent à les fixer.

La largeur de la voie était originairement, d’axe en axe, de lm.47. Cette largeur a paru trop restreinte. Sur le grand chemin de Londres à Bristol, l’ingénieur, M. Brunel fils, vient d’adopter une voie de 2m.13.

Le but qu’on s’est proposé en élargissant aussi considérablement la voie, est de faciliter l’emploi de machines de plus fortes dimensions. Avec une voie de 2m.13, il y aura place entre les roues pour des chaudières plus vastes ; on engendrera plus de vapeur dans un temps donné ; on aura plus de force et aussi plus de vitesse, si toutefois des difficultés imprévues ne viennent pas à se manifester.

L’élargissement de la voie permettra d’agrandir le dia-