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LES CHEMINS DE FER.

hommes d’État et des ingénieurs, se porter sur cet objet avec la plus louable sollicitude. Trois on quatre chiffres donneront, au surplus, une idée exacte de l’importance pratique, de l’importance commerciale des améliorations successives que les moyens de transport ont éprouvées depuis l’origine des sociétés jusqu’à l’invention toute récente des chemins de fer.

L’expérience a montré qu’un cheval de force moyenne, marchant au pas pendant neuf à dix heures sur vingt-quatre, et de manière à se retrouver chaque jour dans les mômes conditions de force, ne peut pas porter sur son dos au delà de 100 kilogrammes. Ce même cheval, sans se fatiguer davantage, si on l’attelle à une voiture, portera ou plutôt traînera à une égale distance

Sur une bonne route ordinaire empierrée 
 1,000 kil.
Sur un chemin de fer 
 10,000 kil.
Sur un canal 
 60,000 kil.

L’auteur inconnu de la substitution du roulage ou du transport en voiture, au transport à dos de cheval fut donc, vous le voyez, Messieurs, un bienfaiteur de l’humanité : il réduisit, par son invention le prix des transports au dixième de leur valeur primitive.

Une amélioration tout aussi importante est résultée, quant aux transports en voiture, du remplacement des empierrements et des pavés des routes ordinaires, par des bandes de fer bien dressées, sur lesquelles tournent les roues. En atténuant les résistances, ces bandes ont, en quelque sorte, décuplé la force du cheval, celle du moins qui donne un résultat utile. Le long d’un chemin